Remarque : ce texte peut sembler agressif, il contient l'expression de la vie des affaires aux USA.
Pourtant, il peut servir de mise en garde, et c'est la raison pour laquelle il est ici, dans une traduction française libre.
Pour le moment l'accord de l'auteur ni pour la traduction ni pour la publication n'a pas été obtenu ni refusé, le contact n'ayant pas encore été trouvé.

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Dix mythes de la création d'entreprise
par Mary Anne Van Arsdale
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1. Maintenant est un moment aussi favorable qu'un autre
Démarrer une entreprise impose des exigences nouvelles à une famille, y compris de longues heures de travail et une lourde charge financière. Les meilleures conditions pour démarrer une entreprise sont réunies pendant qu'on a un emploi, ou juste après l'avoir quitté, (mais pas après une longue période de chômage, par exemple) quand les ressources financières et psychiques d'une personne et de sa famille sont fortes.

2. Il ne faut qu'une bonne idée
Selon l'exemple de cet ingénieur qui avait construit un appareil qu'il considérait meilleur que ceux construits actuellement, on peut en tirer quelques vérités.
Il avait une bonne idée et l'expertise technique pour créer un produit. Il manquait de la capacité d'intéresser les autres à son projet. Il avait besoin de soutien professionnel de la part de comptables, de gens du marketing et de juristes. Il avait besoin de distributeurs, de banquiers, et de vendeurs avec qui coopérer. Aujourd'hui la bonne idée n'est toujours pas vendue parce qu'il n'y avait personne pour en communiquer la vision à d'autres.

3. Je pourrai faire ce que je veux
Peu de gens réalisent que la moitié des nouvelles entreprises se terminent en faillites en moins de 5 ans.

Réaliser une entreprise avec succès exige plus que l'intérêt et plus que l'expérience du domaine. Les entrepreneurs qui veulent le devenir doivent s'assurer qu'un marché suffisant existe pour le produit ou pour le service proposé et qu'ils ont de solides compétences en vente, planning, finance et comptabilité.

4. Je serai mon propre patron
Certains lancent leur propre entreprise parce qu'ils ne peuvent pas se voir recommencer chez un nouvel employeur ou parce qu'ils ont été déçus par les incertitudes du monde des grandes sociétés. Ils voient dans leur propre entreprise un moyen de contrôler leur destinée, d'avoir leur propre rythme et de faire "leur chose".

Cependant, personne ne vit en solitaire sur une île, et il en est de même en affaires. La base du bénéfice est de réaliser une vente, et vendre dans les années 1990 exige de servir le client. Les entrepreneurs qui insistent pour faire "leur chose" ont généralement des pratiques en affaires qui trahissent cette philosophie. Ils choisissent des produits, des prix et des heures de fonctionnement qui sont à leur convenance. Ils sont tournés vers eux-mêmes et non pas vers l'autre. Ils peuvent pas réussir parce qu'ils ne réalisent pas que la patron dans toute affaire est le client.

5. Je retrouverai ma propre dignité
La perte d'emploi est visible pour l'entourage des amis, de la famille et des relations d'affaires. Devant l'impossibilité de faire face à cette perte, certains cadres lancent une nouvelle entreprise, pensant au respect que cela leur vaudra. En réalité c'est l'inverse qui se passe. Le sentiment d'importance est le premier élément de leur dignité qui va disparaître. Les nouveaux entrepreneurs, en effet, sont dans un monde où ils n'ont ni secrétaire, ni assistant pour les tâches secondaires des affaires. Ils sont au contraire au front, dans les tranchées, faisant tout eux-mêmes, depuis le téléphone, la dactylographie et même les livraisons. Souvent le patron d'une nouvelle entreprise doit encore se dédoubler en vendeur avec la dose de frustrations et de refus que cela accompagne, et l'effet désastreux que cela pourra avoir sur sa propre estime.

Quant au respect des autres, on le trouve rarement en créant son entreprise. On trouve de la tolérance plus que de l'appréciation. Certains vont deviner que l'entreprise a démarré parce que l'ex-cadre ne trouvait pas d'emploi. Même des amis qui félicitent le nouvel entrepreneur diplomatiquement se demandent en privé s'il a bien raison et s'il est bien capable de continuer à payer les intérêts de son hypothèque.

6. Je deviendrai riche
Les cadres sans emploi ont une antenne et une réception spéciale pour toutes sortes d'histoire de succès de ceux qui ont quitté leur emploi, lancé leur entreprise, et réalisé des gains énormes. Des tarifs de plus de 200 francs l'heure ou 2500 francs par jour tentent ceux qui sont frustrés et qui imaginent ouvrir facilement une entreprise sur papier entête.
De telles entreprises manquent de vision et manquent leur cible. Leurs patrons, en général, leur mettent un terme à la première offre d'emploi acceptable.

7. Je peux faire mieux
La plupart de ceux qui croient pouvoir devenir entrepreneur croient qu'ils vont faire mieux que les concurrents existants ou que leur ancienne entreprise. Ils peuvent voir les faiblesses des produits des autres, des conceptions d'affaire des autres et prescrivent ce qui améliorerait l'offre. Mais faire une chose mieux n'est pas une garantie de succès en affaires. L'amélioration n'est peut-être pas ce que demande le client, ni assez importante pour le faire changer de fournisseur. Un achat est souvent la réponse à un problème. Un client, en général, ne voit pas pourquoi reconsidérer un achat après qu'il ait trouvé ce qu'il lui fallait.

Les mêmes, futurs entrepreneurs qui croient pouvoir faire mieux, sont aussi ceux qui croient pouvoir faire moins cher. Améliorer la qualité vis à vis d'un concurrent avec une réduction de prix simultanée n'est pas seulement rare mais suspect. Il y a bien des chances que ces futurs entrepreneurs aient mal estimé le marché, le travail et les coûts de distribution.

8. Si je peux diriger les affaires d'un autre, je peux aussi diriger les miennes
Certains cadres au chômage pensent qu'ils peuvent utiliser les compétences opérationnelles qu'ils avaient tout aussi efficacement dans leur propre entreprise. S'il est vrai que les compétences en gestion sont transférables, un diplôme en management ou l'expérience au sein d'une grande société ne préparent pas à l'aventure en solitaire. Dans les programmes de cours et dans les grandes entreprises les fonctions principales d'une entreprise sont fragmentées en départements. Le marketing, la gestion, le personnel, la finance sont répartis entre autant d'entités séparées qui ont peu de liens les unes avec les autres. Souvent la tournure d'esprit d'un cadre est de faire partie des opérations de quelqu'un d'autre. Mais après avoir lancé sa propre entreprise il va réaliser qu'il ne sait pas comment porter toutes les casquettes de la direction en même temps.

9. J'aurai plus de temps pour ma famille
La flexibilité du travail est une raison fréquente de lancer sa propre entreprise, mais elle devient un avantage trop rare pour rester en affaires. Les horaires fixes et prévisibles, les semaines de vacances officielles, les 40 heures par semaine dont les cadres bénéficient dans les grandes sociétés ne sont plus qu'un souvenir lointain quand on est à son compte. La plupart des patrons de nouvelles entreprises travaillent plus de 60 heures par semaine.

10. J'aurai plus de sécurité
La recherche révèle que les entrepreneurs sont des preneurs de risques, et pourtant des cadres au chômage démarrent leur propre entreprise pour s'assurer un meilleur avenir. Leur expérience a été qu'en travaillant pour une grande entreprise on peut perdre un bon travail et un salaire du jour au lendemain. Ils ne voient pas, cependant, que l'aventure de lancer une entreprise peut rendre leur salaire et leur situation encore plus instables. Peu de patrons touchent un salaire pendant les 18 premiers mois et plus après le démarrage de leur entreprise. Ils doivent payer leur propre prévoyance et sécurité sociale, et les chèques ne rentrent pas s'ils ont une maladie ou si la famille a besoin de vacances.

La sécurité est un problème particulier pendant les phases du lancement d'une entreprise. Il faut acheter des fournitures et de l'équipement, verser des acomptes et des garanties et acquérir des services compétents. Bien des futurs entrepreneurs sont surpris que les banques ne veuillent pas prendre les risques d'une nouvelle affaire, la situation exige qu'ils investissent leur prime de licenciement, leur fonds de prévoyance, leurs économies et qu'ils hypothèquent leur maison. C'est à ce moment qu'ils confrontent leur plan d'affaire (business plan) à la réalité.
Le banquier veut voir le plan d'affaire pour évaluer si l'entrepreneur a pensé ou simplement rêvé. Le plan d'affaire est la pierre de touche de la réalité. Le banquier peut dire si celui qui fait une demande de crédit a une idée de ce qui l'attend. La recherche qu'il a faite et ce qui se trouve comme ce qui ne se trouve pas dans le plan d'affaire le lui montre.
Au milieu de l'élaboration de leur plan d'affaire, certains cadres repartent à la recherche d'un emploi et évitent les risques de l'aventure.

Madame Van Arsdale est la directrice du centre pour le développement des petites entreprises au campus de York de l'Université de Pensylvanie

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Updated 8 septembre 2003 at 01:34:38